La Temporalité des Artisans de Paix

Séminaire spécialisé de recherche AIDOP / Artisans de Paix : Spiritualité de l’Interreligieux pour la Paix. Direction Paula Kasparian (programme N°4 d’AIDOP : «Pardon réconciliation, justice»), sur INSCRIPTION et homologation nécessaires. Un pas de plus : Hommes et femmes, peuples et religions, répondent au questionnement divin engendré par la vie du Souffle en soi, pour soi et pour d’autres. Avec Dan Arbib, frère Olivier-Marie Rousseau ocd, Ghaleb Bencheikh, Jean-Luc Castel, Pr Robert Vallée (mathématicien cybernéticien).
12ème séance.

Date : 14/12/2014
Heure : 15:00 - 20:00
Lieu : Couvent Dominicain
Adresse : 18, rue des Tanneries 75013 Paris

La Temporalité des Artisans de Paix : la Transfiguration est depuis 1998 le signe de reconnaissance des Artisans de Paix, leur vision de l’avenir au présent.

Le don de la Paix ouvre un passage à l’avenir ultime dans le réel de ce monde, actualisant l’attente eschatologique, donnant un topos à ce qui par nature est finalité. Les Artisans de Paix sont appelés à vivre de l’Eternel, ici et maintenant. Ce qui leur donne à penser la question de la temporalité, une et plurielle, ainsi que les aléas de l’utopique, les invitant à s’entretenir à pieds d’égalité les uns avec les autres, face à l’éternité de Dieu qui se livre diversement, ici et maintenant en chacun et pour autrui.

Nous nous laissons interroger par le rapport entre Eschatologie et Apocalypse, Utopie et Topiques. Ce qui nous invite à retravailler « La Cité de Paix. Entrer dans les 7 demeures spirituelles » abordée en 2010-2011, avant notre premier pèlerinage interreligieux à Jérusalem, et qui nous a fait entrer en amitié avec le Carmel, tout particulièrement avec l’œuvre de sainte Thérèse d’Avila. Ce qui nous invite aussi aujourd’hui à réfléchir au sens du projet architectural d’un Centre Artisans de Paix en Jordanie, qui serait une Arche d’alliance dans un monde en tempêtes, au lieu émergé le plus bas de la terre : là où le peuple hébreu franchit le Jourdain sous la conduite de Josué, où Elie fut enlevé dans un char de feu, où le Christ fut baptisé. Nous aurons à revisiter les Topiques Sinaïtiques, en ce Lieu très précis.

Les Artisans de Paix prendront en compte la pluralité des temporalités  selon le cheminement de la conscience de chacun, même si l’horizon est le même pour tous. Nous devrons prendre acte des différences qui sont parmi nous, les respecter et les honorer sur le chemin qui nous est donné en partage.

Documents :

◊ Cycle 2014 – Champ et méthode, l’hypothèse du corps de l’Homme un et pluriel où se fait l’expérience de l’engendrement de la Parole par la vie du Souffle

Direction Paula Kasparian (programme N°4 d’AIDOP : «Pardon réconciliation, justice»), sur INSCRIPTION et homologation nécessaires.

Contexte d’organisation :

Proposition d’ AIDOP en coopération avec Artisans de Paix:

Séminaire spécialisé AIDOP “Spiritualité de l’interreligieux”,

dans le cadre du Pôle “Dialogue interreligieux”, dirigé par M Pierre Barçon, Ancien Haut fonctionnaire français,

dans le cadre du Programme 4 de recherche et de formation d’AIDOP: “Pardon, réconciliation, justice”,

programme dont le Directeur exécutif est le Pr Emmanuel Tawil ( Professeur à l’Institut catholique de Paris et Maître de Conférence à l’Université Panthéon Assas Paris II),

Chargée de mission AIDOP pour le suivi de ce programme 4, Mme Paula Kasparian, Présidente d’Artisans de Paix.

L’INSCRIPTION PREALABLE au séminaire est obligatoire (avant le 13 décembre 2014 – 9h):

> soit auprès d’AIDOP (email : commission@aidop.org ou tel : 00 33(0)6 08 58 72 93),

> soit auprès d’Artisans de Paix (email : paula.kasparian@artisans-de-paix.org ou tel 06 77 09 91 51) pour les seuls membres de ce mouvement (à jour de leur cotisation pour l’année civile en cours).

Merci aux personnes inscrites mais dans l’impossibilité de venir de le signaler suffisamment tôt pour permettre l’inscription d’autres personnes.

◊ Programme détaillé de la journée (version pdf)

LE SIGNE DE RECONNAISSANCE DE LA TRANSFIGURATION ET LA TEMPORALITE DES ARTISANS DE PAIX

Voici le signe de reconnaissance des Artisans de Paix, tel qu’il a émergé parmi nous en 1998 : « Comme Moïse, Jésus et Elie s’entretiennent au sens fort où ils se tiennent ensemble, dans les récits évangéliques de la Transfiguration, Juifs, Chrétiens et Musulmans sont invités à s’entretenir et ceci devrait transfigurer la matière du monde ». Des Bouddhistes ont rallié nos entretiens, se reconnaissant non pas en une personne mais dans l’élément même de transfiguration de la matière.
 
Ce signe de reconnaissance de la Transfiguration où s’entretiennent dans la contemporanéité, des personnes venues au monde à des époques différentes, est la pierre d’angle des Artisans de Paix qui invitent des membres de traditions religieuses apparues à des moments historiques différents, considérées dans leur contemporanéité. Ce signe a vocation selon les Artisans de Paix à introduire un espace-temps nouveau; cet espace-temps est susceptible d’ouvrir, selon les Artisans de Paix, à un rapport personnel avec l’Eternel par la vie du Souffle qui s’articule en une Parole spécifique pour chacun, barrant la route aux théologies préconisant, elles, la substitution d’une tradition à celle(s) qui la précède(nt).
 
Les Artisans de Paix estiment que ce signe est à l’œuvre parmi eux « hic et nunc », inaugurant un paradigme nouveau du rapport entre religions : avec lui, s’ouvre le champ d’un questionnement épistémologique, biologique, anthropologique, cosmologique et théologique, posant l’hypothèse du corps individuel, social et cosmique de chacun, en lequel se fait l’expérience du retournement de la conscience par la vie du Souffle, lieu dit du « Toucher de l’esprit, voire de l’Esprit », Transfiguration attendue de la matière.

Un Champ : Le Toucher de l’Esprit – Transfiguration attendue de Création ?

Les Artisans de Paix s’inscrivent dans le champ ouvert symboliquement aux yeux du monde, par la Première Rencontre Iinter-religieuse d’Assise. Le 27 octobre 1986, un grand pas de la foi fut posé dans l’espace–temps, avec un événement qui acquiert ainsi valeur de symbole d’espérance offert à l’humanité entière, selon les Artisans de Paix : sur la colline d’Assise, les hommes et femmes religieux(ses) et les scientifiques contemplatifs(ves), se rassemblant pour prier chacun selon son génie propre et celui de sa tradition spécifique, manifestent au monde visiblement, ce qui est une réalité invisible vivante, à savoir qu’ils se préparent à célébrer une forme d’alliance qui sera une expérience d’unité. La Réalité Ultime que certains appellent Dieu, parle dans l’univers sans bruit de mots, secrètement au fond du cœur (inhabitation), au point de naissance du souffle, avec un principe de lumière qui éclaire l’âme (circumincession). Cette expérience d’unité plurale est reconnue par les Artisans de Paix comme étant celle du « Toucher de l’Esprit » (lieu en commun de l’expérience corporelle de l’Esprit) qui unifie celui (ou celle) qui est touché(e), en le (ou la) différenciant par le don d’un nom propre. L’unité en question est celle d’une conscience singulière.

A 16h30 à Assise, le 27 octobre 1986, sous un ciel noir, Jean-Paul II dit : « Avec les religions du monde, nous partageons un profond respect de la conscience et l’obéissance à la conscience ».

Jean-Paul Durand op, fondateur d’AIDOP, demande ceci à Paula Kasparian, Présidente d’Artisans de Paix, le 10 février 2014 : « L’appel d’Assise de 1986 signifie-t-il aussi que nous devons chercher à ce que les différentes religions se concertent, voire s’accordent sur la question de la conscience ? Chaque religion a-t-elle à apprendre d’une autre religion, alors que sa propre vérité s’est quasiment déjà positionnée à propos des autres religions, de chaque conscience humaine et du Tout Autre ? Et si une partie du monde en vient à continuer de quitter toutes les religions, la Création sera-t-elle inquiétée par deux cohortes se tournant le dos ou se faisant la guerre ? ».

Qu’est-ce que la conscience ? Quel rapport avec le Souffle ? Rappelons le propos de Jacques Vidal en 1987, six mois après le rassemblement d’Assise, lors d’une retraite qu’il donna au Carmel d’Avignon : « Prier c’est reconduire son souffle à la Source ». C’est remonter de la manifestation jusqu’au point de naissance du souffle où jaillit la conscience, là où très exactement se fonde l’agir moral dans l’axe de nous-mêmes, affirmant notre liberté sur le biologique et le psychique qui pourraient nous tenir captifs de leurs balancements. Il y a conscience quand nous sommes sur la crête de la vague du souffle, en péril ou en suspens, reposant là où nous sommes vraiment nous-mêmes, ni dehors / ni dedans, en tension vers le Seigneur qui nous appelle à nous reposer en lui par la vie du souffle.

Si nous voulons nous associer par cette voie aux Artisans de Paix du monde entier, quelle que soit leur confession, nous devons demeurer à la Racine de la conscience c’est-à-dire à la Racine du Souffle, dans l’Esprit d’Assise, en dialogue avec les méthodes en sciences, avec les attitudes vécues et relues en traditions religieuses, en étant vigilants sur les engagements entre nations, d’où peut émerger la paix avec toujours plus de justice. De cette Demeure, la Racine du Souffle, émerge le Souffle des Artisans de Paix se reflétant dans leur itinéraire. Le repos de l’âme en Dieu est la finalité des Artisans de Paix parce que ce repos est une condition incontournable de la Paix. Mourir à soi-même avant de mourir biologiquement (expression présente dans toutes les traditions) est le chemin de ce repos. Ceci passe par un ébranlement très concret dont témoigne Job 42, 5-6 : « Je ne te connaissais que par ouï-dire. Maintenant, mes yeux t’ont vu. Aussi, j’ai horreur de moi et je me désavoue sur la poussière et sur la cendre ». Cet ébranlement est-il le retournement des puissances se réorientant vers la reconnaissance du Tout autre qui donne la paix ici et maintenant, au cœur de l’épreuve ?

Un appel : L’heure unique donnée à chacun

Aussi loin que nous soyons de Dieu, il suffit que nous nous retournions pour nous trouver face à lui et devenir holocauste d’amour, vocation vérifiée parmi nous de chacun(e) au cœur de chacune de nos traditions, vocation à vérifier (au sens de faire vraie) au cours de chacune de nos histoires. L’histoire sainte de chacune de nos traditions est appelée à se perpétuer en chacun(e) de nous.

A l’image de la présence divine du Souffle qui dilate et contracte le souffle de l’humain, l’histoire sainte « s’enroule autour de l’heure unique donnée à chacun(e) ». L’image de l’enroulement est de Paul Beauchamp sj (L’un et l’autre testament, tome 1, p.9). Cette heure unique donnée à chacun, de l’enroulement du Feu divin dans le corps de l’homme, se signifie avec l’Embrasement d’Elie, initiateur de voies mystiques dans les traditions juives, chrétiennes et musulmanes. Elle est promise par le Testament spirituel de Moïse qui conclut la Tora par le Deutéronome reçu au lieu émergé le plus bas de la terre. Elle agit en la prière sacerdotale pour l’unité de Jésus baptisé dans le Jourdain, dont l’expérience du retournement de Saül de Tarse sur le chemin de Damas est un fruit. Elle se signifie dans le verset coranique 24,35 : « Dieu est la lumière du ciel et de la terre. Sa lumière se manifeste comme celle venant d’une niche où se trouve un flambeau et le flambeau est dans un cristal et celui-ci est comme un astre étincelant. Ce flambeau est allumé à un arbre béni : l’olivier qui ne provient ni de l’Orient ni de l’Occident et dont l’huile est près d’éclairer sans que le feu ne la touche. Lumière sur lumière ! Dieu guide vers sa lumière qui, il veut ».

Le fruit de cette heure est de « dire sans condamner ». Si nous lisons les différentes Ecritures Saintes avec la docilité consentie requise pour les entendre, « les images comme les textes tournent déjà la violence vers son contraire, du seul fait de dire vrai » (P Beauchamp, op. cit., p.9). Le don de la paix et le don de la confiance en Dieu malgré les tribulations passagères nous rapprochent, personnes et traditions. Contribue à ce rapprochement, l’authenticité de la lecture que font chacun, chacune, quand ils goûtent les Ecritures de leur propre tradition. Ces dons sont des gages de ce qu’il y a de sainteté en ces différentes Ecritures, elles qui enseignent sur les rapports complexes entre justice et paix à partir de l’expérience du retournement de la conscience par la vie du Souffle.

Nos Ecritures confessées comme étant saintes par ceux qui les reconnaissent, manifestent par excellence leur universalité par cette unité de la Paix que nous sommes appelés à nous donner les uns aux autres. Antérieurement à nos différentes traditions et au fondement de toutes, l’avènement de la Parole en Adam contemplant Eve avant le péché originel (c’est-à-dire sans accaparement aucun aux dépens de la Parole) en Gn2,23 : « Celle-ci est l’os de mes os et la chair de ma chair », est la promesse de réalisation de nos Fraternités, avec à l’horizon l’institution d’un Peuple de Peuples, dont humblement, AIDOP et Artisans de Paix pressentent l’urgence. Artisans de Paix, n’est-ce pas une agora au plus profond du souffle pour apprendre à remonter vers la Paix? AIDOP n’est-elle pas une mise en lien d’éthique face au drame personnel et total d’accaparement ?

Tout le reste n’est qu’explication et celle-ci n’est pas d’abord la finalité des Ecritures saintes. Les Ecritures sont aussi pédagogie de l’accès. Avec Hillel, Paul Beauchamp sj et d’autres sages de diverses traditions, nous pouvons faire l’apologie de la hâte dans un monde qui majoritairement se dé-crée. Désespérer ou espérer du monde ? Un peintre contemporain comme Jean-Jacques Boildieu invite sans relâche à méditer à propos de la Bonté du Monde (www.jeanjacques-boildieu.fr). Notre espérance vient de notre propre expérience du pouvoir donné aux textes et aux témoins travaillés par la vie du Souffle, d’engendrer. Nous chercherons en eux le Roc de la Parole donnée, à savoir le passage qui ne passe pas, parce qu’il est incarné dans la différence des textes et des personnes qui s’appellent les unes les autres, s’entretiennent et se bénissent, comme Moïse, Jésus et Elie dans les Récits Evangéliques de la Transfiguration. Ce signe de Reconnaissance des Artisans de Paix nous introduit à une nouvelle conception du temps synchronique s’exprimant en outre diachroniquement. Chaque instant et chaque cheveu comptent ; portant la marque de mouvements de conversions, étapes éternelles ici et maintenant, véritables Touchers de l’Esprit pouvant toucher, selon les Artisans de Paix, chaque existence et toute la Création de Dieu.

Une Méthode : la maïeutique des Artisans de Paix ouverte sur l’Evénement inespéré

Plusieurs modes de temporalité sont à l’œuvre dans notre humanité, qui ne sont pas tous porteurs de paix et donc pas équivalents mais fonction d’aléas mystérieux et du cheminement de la conscience de chacun(e). Ces contingences, nous avons à les prendre en compte pour proposer des pédagogies pour la paix, modestes mais authentiques contributions à la justice et à la paix. Ne sommes-nous pas, chacun(e) invité(ée) à contribuer à cultiver une responsabilité confiante à l’égard de nos propres témoignages et textes fondateurs ? Responsabilité éclairée par l’horizon de l’accomplissement de ces témoins et de ces Ecritures dans le corps de notre humanité diverse et une ainsi que dans la Création de Dieu toute entière ?

L’Epistémologie structurant le Mouvement Artisans de Paix à partir du maillage réitéré de la Transfiguration, est génétique : elle est en d’autres termes, ouverte sur l’Aujourd’hui de l’Eternel, hic et nunc. Chaque séance se déploie en plusieurs rencontres qui approfondissent le paradigme des Artisans de Paix et l’élargissent, pour œuvrer en théologie – par ascèse de l’écrit mutuellement exposé – à travers le partage vécu et réfléchi par les Artisans de Paix. Ce Mouvement ne se lance pas dans la rédaction d’une Somme théologique, mais il s’ouvre au sérieux de l’écoute réciproque de ce que chacun(e) peut aller jusqu’à signer de sa propre main.

La méthode de décentration critique, circulaire et linéaire à la fois, correspond à une pensée de l’organicité du Vivant qui œuvre en mettant en relation des singularités. Ouvrage qui mutualise les efforts de chacun(e) qui est enraciné(e) dans sa propre tradition. Ces efforts mutualisés devraient constituer un modeste cadeau de notre groupe à chacune des traditions représentées parmi nous, ainsi qu’une contribution à la démarche qui nous spécifie.

Un apport à la démarche qui nous spécifie en tant qu’Artisans de Paix et que nous pouvons déjà énoncer ainsi : « Les Artisans de Paix font le choix de la vie  : ils ont pour vocation de s’engager dans une voie de sanctification (ce qui est le but de toutes les religions) en s’appuyant les uns sur les autres, avec la diversité des traditions religieuses représentées parmi eux (ce qui les spécifie en propre) ». La sanctification rapproche de Dieu, l’être humain et la Création. Le 1^er corollaire de cette proposition pourrait être le suivant : « Leur mission est d’offrir au monde quelques vivres pour des cheminements de transfiguration ou de Paix».

Vient alors une remarque, au regard de l’itinéraire d’Artisans de Paix ouvert aux tiers intéressés : « Ce qui compte, c’est moins ce que l’on fait que la façon dont on le fait ». Cette « façon », nous l’appelons le « style » des Artisans de Paix ». Avec ses corollaires 1 et 2 : « Dans ce style, il y a d’abord l’orientation du désir qui meut le corps de l’homme (ou de la femme) vers l’ultime (Dieu, la Paix) auquel l’homme et la femme décident d’ordonner leurs vies. C’est cette orientation du désir (c’est-à-dire des énergies du corps de l’homme ou de la femme) qui fait entrer celui-ci ou celle-ci dans la voie recommandée par Artisans de Paix (1^ère demeure spirituelle de la Cité de Paix). Il y a ensuite trois actes permanents constitutifs du combat pour la paix qui instituent le caractère propre des Artisans de Paix : questionner l’origine et la finalité de la vie, vivre à la frontière de soi-même et d’autrui, occuper chacun(e) la place unique qui est la sienne  (2^nde demeure spirituelle) ». Ce style qui vient au monde avec les 2 premières demeures spirituelles de la Cité de Paix, posées en 2011, introduit chacun(e) dans le cheminement vers la paix avant l’irruption du Toucher de l’Esprit dans le corps de chacun(e) qui y consent.

Cette irruption du Toucher de l’Esprit, ici et maintenant, dans l’humanité cosmique, ouvre le chemin de l’interreligieux à proprement parler, avec ses risques gravissimes à la mesure de l’immensité de l’espérance qui naît par lui, avec lui et en lui. Il est l’Appel et la Mission des Artisans de Paix, tels qu’ils se dessinent pour nous aujourd’hui.

Avec

M Dan ARBIB, Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure et ancien pensionnaire de la fondation Thiers. Agrégé et docteur en philosophie. Auteur de « Dieu et l’infini dans la métaphysique de Descartes », thèse de doctorat de philosophie soutenue en 2012 sous la direction de M. le Professeur Jean-Luc Marion, de l’Académie française, auteur entre autres de « La théologie blanche de Descartes ». Après avoir enseigné à l’université de Paris-Sorbonne et à l’Institut Catholique de Paris, Dan Arbib enseigne actuellement à l’université Jean Moulin à Lyon-3. Spécialiste de Descartes et de Lévinas, il est secrétaire scientifique du bulletin cartésien (Centre d’études cartésiennes / Archives de philosophie) et membre de la commission scientifique de l’édition des œuvres de Lévinas (Grasset / imec). Il est auteur de « La lucidité de l’éthique. Etudes sur Lévinas » publié en mai 2014 par les éd. Hermann. Hazan à la Synagogue des Tournelles. Membre du Consistoire, il est Vice-président des Artisans de Paix, succédant à ce poste au Général Robert Munich (président d’honneur de la Synagogue Chasseloup-Laubat) et au Professeur Raphaël Draï.

Frère Olivier-Marie Rousseau ocd, Moine de l’Ordre des Carmes Déchaux. Auteur de « L’inconnu en chemin – La spiritualité chrétienne en cinq étapes » (Desclée de Brouwer, 2008). Membre du Conseil Provincial des Carmes Déchaux de la Province de Paris comprenant les Carmels d’Avon, de Paris, de Lisieux et de Bagdad. Spécialiste de l’œuvre de sainte Thérèse d’Avila, il a enseigné à Lille, donne des sessions et des retraites spirituelles, tout en consacrant sa vie à la prière à l’écoute de la voix du silence fin comme le fit Elie sur le Mont Horeb. Depuis 2011 il accueille les Artisans de Paix pour des retraites interreligieuses au Carmel d’Avon, qu’il contribue à animer.

M Ghaleb BENCHEIKH EL HOCINE, Docteur ès Sciences et physicien, fils du regretté Cheikh Abbas qui fut Recteur de la Grande Mosquée de Paris et lui transmit la tradition coranique depuis sa naissance. Il a enseigné à l’École Laïque des Religions. Président de la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix (France) et vice-président des Artisans de Paix, il est administrateur de la Société des Amis de l’IMA, de Démocratie et Spiritualité et présentateur de l’émission télévisée sur l’Islam à France 2. Il a notamment écrit : « Alors c’est quoi l’Islam » (Presses de la Renaissance, 2001 et 2002), «  L’islam et le judaïsme en dialogue » (éd. De l’Atelier, 2002), « La laïcité au regard du Coran » (Presses de la Renaissance, 2005). Il appartient au comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de non-violence et de paix.

M Jean-Luc Castel, Agrégé de Lettres, bouddhiste suivant la voie du Sûtra du Lotus. « Le Sûtra du Lotus » ou plus complètement « le Sûtra du Lotus de la merveilleuse loi », en japonais Myôhôrengekyô, est, par excellence, le grand texte bouddhiste de l’Extrême-Orient. Il doit sa fortune à la traduction en chinois de Kumârajîva composée en l’an 406 de notre ère ainsi qu’à son style particulier où abondent paraboles et histoires merveilleuses. L’ouvrage – qui relève de la littérature du Grand Véhicule – expose, entre autres, la doctrine du « Véhicule unique » et la possibilité pour tous les êtres quels qu’ils soient d’atteindre l’éveil. En Chine, l’école Tientai, encore dénommée École du Lotus, fondée par Zhiyi (538-597) en fit son texte fondateur le considérant comme l’enseignement ultime du Bouddha. Le courant du Lotus a été revivifié par le moine Nichiren au 13è siècle au Japon.

Professeur Robert Vallée, Cybernéticien et mathématicien, Professeur émérite à l’Université Paris-Nord et président de la World Organisation of Systems and Cybernetics (WOSC)[ est invité à intervenir sur le thème de la perception de la durée. Depuis Aristote, en passant par Augustin et Bergson, le temps, ou plus exactement la durée, envisagée ici au sens classique. a intéressé les philosophes et les scientifiques. Il y a bien des façons de définir la durée. Du point de vue cybernéticien qui est le sien, M. Robert Vallée proposera la définition qui lie la durée spécifique d’un système dynamique à l’intensité de son évolution; Si le système demeure inerte il ne connaît aucune durée, s’il évolue, la durée qui lui est associée est d’autant plus grande que cette évolution est plus rapide. On peut, par là, retrouver le temps cosmologique proposé par Milne et aussi d’autres temporalités.

Professeur Jean-Paul DURAND op, grâce à l’invitation de qui a lieu ce séminaire spécialisé AIDOP ouvert pour coopération aux Artisans de Paix, participera aux débats, en interrogeant les intervenants sur la pertinence de leurs perspectives au service de la paix : paix intérieure. Certes, mais paix intérieure dont la visibilité est appelée à se manifester afin d’appeler et de concourir à la paix dans la justice. Professeur à la Faculté de Droit canonique de l’Institut Catholique de Paris, Doyen honoraire, Directeur d’Yves de Chartres (pour le 3ème cycle), Lauréat de l’Institut de France, il est Fondateur d’AIDOP, co-Directeur des études de ERASMUS-GRATIANUS (ICP/Paris Sud-XI). Ancien directeur de la Revue d’éthique et de théologie morale (RETM), il est éditeur au Cerf. La Faculté orthodoxe roumaine de théologie de Cluj-Napoca lui a fait décerner le titre de doctor honoris causa par son Université Babes Bolyai le 10 octobre 2013 pour ses études des rapports entre religions & Etats, spécialement sur la notion d’ « Eglise nationale ». Juriste, moraliste et peintre : Jean-Jacques Boildieu www.jeanjacques-boildieu.fr.

Direction, introduction et coordination : Mme Paula KASPARIAN. Auteur d’une thèse de Doctorat ès Sciences Economiques en Epistémologie et Histoire de la Pensée sur « Les apports de Jean Piaget à l’épistémologie des sciences sociales » (1983) et d’une thèse de Doctorat ès Lettres en Philosophie sur « Le Toucher de l’Esprit – Connaissances révélées et connaissances scientifiques » (2001), elle vit le rapport entre ces deux thèses comme celui entre « l’un et l’autre testament » tel que l’a conçu Paul Beauchamp qui partagea l’itinéraire des « Artisans de Paix » jusqu’à sa mort, en 2001. Ce rapport est celui de la Révélation dans l’intimité du Corps de l’Homme par la Vie du Souffle avec laquelle advient le Sens, de l’Unité de la Diversité des cultures de la terre.

Le premier à faire une expérience d’allure semblable malgré la profonde différence de contexte, n’est-ce pas Saül de Tarse, sur le chemin de Damas, au premier siècle de notre ère ? La première culture qu’il interpréta à la lumière de cette expérience corporelle, est la Tora assortie des écrits prophétiques de la culture hébraïque. A la suite de quoi, il s’engagea avec la clé d’interprétation de cette expérience fondatrice nocturne, à la rencontre diurne de la diversité des cultures de la terre.

Paula Kasparian assure la direction des cycles de conférences Artisans de Paix depuis qu’ils existent (1997). La pensée systémique, telle qu’elle a été inaugurée par Jean Piaget avec la création de l’Epistémologie génétique, est à l’œuvre dans la conception de ces cycles. Ce qui rend possible cette pensée en spirale combinant la diversité et l’unité, c’est le ressourcement des sujets dans une parole sans bruit de mots qui est au cœur de l’expérience spirituelle des Artisans de Paix. Celle-ci se reconnaît dans les signifiants de la Révélation Sinaïtique interprétée diversement dans l’altérité des traditions de l’humanité. Actuellement Présidente des Artisans de Paix, Mme Paula Kasparian est Chargée de mission auprès du Programme de recherche et de formation N°4 d’AIDOP « Pardon, réconciliation, justice », ainsi que Présidente du Séminaire spécialisé AIDOP /  Artisans de Paix : “Spiritualité de l’interreligieux pour la paix” (www.aidop.org).

D’une façon non voulue et non sue au départ, les Artisans de Paix se trouvent par pur événement gracieux, en communion avec le Testament spirituel de Jacques VIDAL. Ce Testament fait reposer le ternaire du Dialogue interreligieux du Salut, du Sens et de l’Action, sur la base du premier, selon J. Vidal. Le Dialogue du Salut s’opère de manière spécifique dans la prière. L’entrée en prière n’ampute aucunement les autres tâches du sens et de l’action, elle contribue à les ouvrir à l’efficience. Le dialogue dans la prière est un dialogue du salut qui ne s’achève que lorsque la Réalité (Dieu pour certains) choisit de combler la prière. Ce dialogue du salut est un laboratoire des transfigurations de notre désir et par là même, peut concerner le monde. Il constitue la base sur laquelle les Artisans de Paix sont invités à se donner le temps pour se poser, réfléchir et agir. Les hommes et les femmes – et ceux et celles qui sont religieux(ses) – , les scientifiques, les artistes et les responsables politiques qui le veulent bien, en se rassemblant pour prier chacun selon son génie propre et celui de ses traditions spécifiques, manifestent au monde visiblement, ce qui est une réalité invisible vivante, à savoir qu’ils se préparent à célébrer une forme d’alliance qui sera une expérience d’unité. La Réalité Ultime que certains appellent Dieu, parle dans l’univers, parfois sans bruit de mots, secrètement au fond du cœur, au point de naissance du souffle, avec un principe de lumière qui éclaire l’âme.

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