A la découverte du Lieu du Passage en Jordanie

Voyage du 25 octobre au 2 novembre au lieu émergé le plus bas de la terre, près de la mer rouge, au bord du Jourdain, en Jordanie et en face de Jéricho, près du Mont Nebo où disparut Moïse : au Lieu où le peuple hébreu entra dans la terre promise sous la conduite de Josué, où Elie fut emporté aux cieux dans un char de feu, où Jésus fut baptisé et où l’architecte François Lacoste prévoit avec l’aide de la Providence, de construire un Centre Artisans de Paix.

Date : 25/10/2015

On retrouve en ce Lieu le signe de reconnaissance des Artisans de Paix : la Mémoire de Moïse et d’Elie, représentant la Loi et les Prophètes, encadrant Jésus comme lors de la Transfiguration (Mat 17, 3).

« Tous les trois, avec Josué et Elisée, expriment avec force le sens du « Passage » d’un état à un autre, de la mort à la vie, et nous invitent ainsi à LA CONVERSION. Que ces passages inspirent les nôtres, nos chemins personnels, nos pèlerinages et nos conversions, et enfin notre « Transfiguration » en vue de celle du monde. Dans la plus parfaite humilité, au point le plus bas du globe ». François Lacoste

Pour bien comprendre toute la symbolique du « lieu du Passage », il faut commencer par évoquer Moïse, lors de la Traversée de la Mer Rouge (Ex 14.21). C’est le 1er « Passage ». Il s’ensuit 40 années d’exode passées dans le désert. La fin de l’exode se situe au Mont NEBO, où Moïse meurt face la Terre Promise, sans pouvoir y accéder (Deut 34). Josué succède à Moïse. Il prend la tête du peuple hébreu et le mène vers le Jourdain qui coule au pied du Mont NEBO. Le peuple descend donc et traverse le Jourdain « vis-à-vis de Jéricho » (Jos 3). C’est le 2ème Passage : la boucle est bouclée. La Mer Rouge et le Jourdain sont marqués des mêmes signes (Ps 114), encadrant l’épopée de l’Exode, et signifiant pour nous l’intervention divine dans les grands passages de nos vies (naissance et mort).

Quelques siècles plus tard (IXe siècle), le prophète Elie, à la fin de sa mission prophétique, rejoint le Jourdain en venant du nord-est (2 Rois, 2). Il passe notamment par Guilgal, Béthel et Jéricho. Arrivé au bord du Jourdain, avec son disciple Elisée et les prophètes de Jéricho, il arrête lui aussi les eaux en rééditant encore le même prodige : il frappe les eaux avec son manteau et celles-ci s’arrêtent en se dressant comme un mur lui laissant le passage ainsi qu’à Elisée. Ils traversent le fleuve à pied sec et Elie est enlevé sur un char de feu. C’est le 3ème passage. Au même endroit. On retrouve encore une fois la même symbolique du passage d’Elie vers la Vie avec Dieu (de la mort à la vie – renaissance) et le passage qui institue Elisée comme son successeur, puisqu’immédiatement après, Elisée traverse lui aussi le fleuve – en sens inverse – ayant hérité du manteau d’Elie tombé du char, et dont il se sert pour frapper et arrêter les eaux du Jourdain. C’est le 4ème passage.

On peut rappeler également les parallèles entre Moïse et Elie : Tous deux ont fait l’expérience de Dieu au même endroit (le Sinaï et/ou l’Horeb), ni l’un ni l’autre ne sont « morts » puisqu’il est notoire qu’on n’a jamais retrouvé la tombe de Moïse et qu’Elie a disparu sans mourir. Tous deux d’ailleurs doivent « revenir » et le peuple hébreu les attendait (Mal 3, 23). Jésus dira plus tard que Jean Baptiste est le nouvel Elie (Mat 17, 10). On dit aussi que Jésus est le nouveau Moïse : ils ont en effet des points communs : tous deux sont survivants d’un massacre d’enfants perpétré par Pharaon pour Moïse et par Hérode pour Jésus. Tous deux ont connu l’exil, dans le désert pour Moïse et en Egypte pour Jésus. Tous deux reviennent chez eux « après que leurs ennemis soient morts ». Jésus réalise le 5ème Passage, en se faisant baptiser en ce lieu, par Jean Baptiste (Luc 3, 22 – Marc 1, 11 – Mat 3, 13).

C’est le passage vers la vie nouvelle (vie publique), le passage de l’Ancien au Nouveau Testament, et celui de la mort à la vie en préfiguration de son « passage » par la mort vers la résurrection. C’est également pour les chrétiens, la 1ère manifestation révélée de la Trinité (Jésus, la voix du Père et la colombe). Celui qui baptise Jésus est Jean Baptiste, le nouvel Elie (Mat 17, 10). En ce lieu Jean baptiste désigne le Messie « Voici l’Agneau de Dieu ». On peut citer encore d’autres passages : Les Rois Mages venant d’orient ont traversé le Jourdain et se sont rendus à Bethléem : « passage » aussi de l’incarnation de Dieu sur la terre, Les passages stratégiques de Jésus durant son ministère, d’un territoire à un autre (juridictions différentes), Dernier passage de Jésus avant la montée à Jérusalem, vers sa passion, et sa résurrection (Mat 19,20 et Luc 18).

Extraits de l’intervention de François Lacoste (cf Cycle 2014 : L’Appel et la Mission du Sinaï au Lieu du Passage)