Aujourd’hui où l’humanité détient des armes de destruction massive, il est plus urgent que jamais d’entrer dans ce « château intérieur » parce qu’il est l’envers exact de tous les châteaux guerriers du monde. La méthode utilisée pour y entrer, sera conforme au résultat cherché : il s’agira de donner à goûter et sentir chaque demeure spirituelle, au moyen d’un doux courant de convictions, d’expériences et d’empathie, conformément à la vocation des artisans de paix de lancer des ponts-levis entre les châteaux forts que nous ne cessons de construire pour nous défendre les uns des autres.
Date : 3/4/2010
L’Association « ARTISANS DE PAIX » a proposé 7 rencontres interreligieuses en 2010-2011, dans le cadre du pôle de recherche « Interspiritualité» du Forum 104, Paris 6ème, sur le thème :
Le Château Intérieur des Artisans de Paix : LA CITE DE PAIX – Entrer dans les sept demeures spirituelles
Merci
À Toi, Commencement, Milieu et Fin de la vie des « artisans de paix » de tous les temps,
A la matière appelée par Toi à une transfiguration, à l’âne et au bœuf de l’étable, nos premiers compagnons,
A saint Ignace et aux pères jésuites qui nous ont accompagnés jusqu’à ce jour, François, Paul et Henri,
À sainte Thérèse d’Avila sous le signe de qui j’ai rencontré Madeleine Frapier et avec elle, les Artisans de Paix,
A Christian Rogez, de spiritualité carmélitaine, que ce parcours m’a permis de rencontrer intérieurement,
A frère Olivier, provincial des Carmes, qui par grâce a reconnu en notre Cité de Paix, le souffle des demeures de Thérèse,
A Rabbin Gabriel Hagaï, qui a conduit le parcours de la Cité de Paix dans la tradition hébraïque,
A Hadj Abdel Hafid Benchouk, qui l’a conduit dans la tradition islamique,
A Lama Guetcheu, qui l’a conduit dans la tradition bouddhique,
A tous les intervenants de ce parcours, amoureux de la paix, qui sont entrés, entrent ou entreront dans la Cité de Paix, qu’ils soient juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes ou autres…
Aux amis de Pierre Teilhard de Chardin pour qui j’ai écrit le texte en rouge en pensant à « La divinisation des activités »,
A frère Jean-Paul Durand o.p,., dans l’espérance de ce qui s’annonce parmi nous aujourd’hui.
La béatitude des « artisans de paix » est pour tous les hommes de bonne volonté et transfigure le cosmos tout entier.
Parler de l’ineffable, est-ce possible ? De notre propre chef, certainement pas. Par obéissance, c’est un devoir. L’enjeu est la venue au monde d’une Cité pour les artisans de paix, avec plusieurs demeures à habiter. Nous parlerons à la limite de nous-mêmes et du désir d’unité qui nous habite, sans confusion des uns avec les autres. Et nous rirons ensemble, comme des enfants qui découvrent en balbutiant, le monde que Dieu désire.
Pour obéir au don de Dieu, partons de l’expérience donnée aux Artisans de Paix depuis le 27/05/ 09 des réunions interreligieuses de prières dont nous rappelons l’orientation fondatrice :
→ S’engager dans une voie de sanctification – but de toutes nos traditions – en s’appuyant les uns sur les autres avec la diversité de nos traditions religieuses – originalité des Artisans de Paix.
→ La « voie spirituelle » se donne à goûter et à sentir avec la « voix du silence fin » parlant en soi, pour soi / pour un autre : c’est l’épreuve de vérité des artisans de paix, dans la tradition d’Elie.
→ Corps livré parmi nous, la voie spirituelle des artisans de paix est le point de passage des traditions les unes dans les autres, sans confusion des unes avec les autres : offrande pure qui va de pair avec le plus grand respect de ce qui nous est étranger.
Nous en déduisons une règle qui fonde notre groupe Artisans de Paix, à la frontière de la réalité historique de nos traditions et de l’ultime qui nous appelle en avant de nous-mêmes : la façon de nommer la « voie spirituelle » varie d’une tradition à l’autre. Les mésententes sont toujours possibles. D’où l’urgence d’énoncer ce qui règle notre démarche d’Artisans de Paix que nous qualifierons de « transreligieuse », tout en se fondant sur la réalité historique « interreligieuse » :
→ Ne jamais s’arrêter au sens entendu des mots mais s’enraciner dans ce qui nous est donné à goûter et sentir ici et maintenant, avec les gestes et les paroles vivantes des uns et des autres
→ Cette règle s’applique à notre façon d’entendre mais aussi de lire, qui ne doit jamais oublier de passer par l’épreuve purifiante de l’écoute de la « voix du silence fin ».
→ Nous reconnaître les uns et les autres, engagés diversement vers l’unité avec laquelle s’éprouve la joie de la vie qui se multiplie à travers la diversité de la nomination du chemin et du but.
L’urgence d’entrer dans le « Château Intérieur » des Artisans de Paix, lieu de nos Fraternités
Aujourd’hui où l’humanité détient des armes de destruction massive, il est plus urgent que jamais d’entrer dans ce « château intérieur » parce qu’il est l’envers exact de tous les châteaux guerriers du monde. La méthode utilisée pour y entrer, sera conforme au résultat cherché : il s’agira de donner à goûter et sentir chaque demeure spirituelle, au moyen d’un doux courant de convictions, d’expériences et d’empathie, conformément à la vocation des artisans de paix de lancer des ponts-levis entre les châteaux forts que nous ne cessons de construire pour nous défendre les uns des autres. Nous le ferons en nous laissant inspirer par la puissance unitive qui nous anime et se révèle dans sa vérité plénière, avec le respect le plus total de l’altérité. Tous ceux qui s’engagent dans la Voie des Artisans de Paix se reconnaitront dans un chemin d’humanisation croissante analogue, que nous qualifierons de «transreligieux» (mot qui évoque sur un autre plan, le «transdisciplinaire» postulé par Jean Piaget à Nice, peu de temps avant sa mort). L’analogie ne supprime pas la diversité des cheminements, au contraire : elle les montre par un jeu de miroirs : Transreligieux et Interreligieux vont de pair. La diversité des traditions religieuses de l’Humanité s’affirme en même temps que leur unité : les pierres d’achoppement des chemins des hommes de bonne volonté deviennent la pierre angulaire qui les rassemble. Les artisans de paix trouvent ici leur voie propre, le chemin de leur sanctification qui passe par celui de leurs Fraternités : Voie du Sacrement où nous nous engageons chacun dans un chemin d’Intériorité en nous appuyant les uns sur les autres, avec la diversité de nos traditions religieuses qui sont pierres d’achoppement l’une pour l’autre.
Documents :
◊ Le Château Intérieur des Artisans de Paix – Paula Kasparian, 13 avril 2014
◊ Va’et’hanan : faire de Canaan ‘Eretz Israël’ – Raphaël Draï, juillet 2008 (akadem.org)
◊ Le chemin de vie & les lettres hébraïques
◊ Le symbolisme du corps humain par Annick de Souzenelle
◊ Qu’est ce que l’oraison ? – Ecole de Prière Théresienne
◊ Alain Noël
◊ Râbi’a, une soufia du VIIIe siècle, au-delà du bien et du mal