Devenir artistes de Dieu, artisans de paix


Le mystère de la beauté n’est pas ce que nous comprenons mais ce qui nous comprend. Son oubli est la voie barrée à l’engendrement de la conscience, de la vérité et de la bonté, à tous les niveaux de la genèse de l’univers et de la société. Les religions portent cet oubli à son paroxysme lorsque croyant posséder le mystère, elles enferment les hommes dans une répétition meurtrière. Cette situation rend plus nécessaire et urgente que jamais la réconciliation des religions dont la proximité géographique comme celle des cultures et des groupes sociaux, ne peut que croitre tandis que l’homme dispose de capacités de destruction quasi-instantanée sans précédent dans l’histoire.


Date : 17/3/2014



Documents :

Artisans de paix : une histoire, une vocation

Un apostolat de l’unité des enfants de Dieu dispersés – Paula Kasparian

Célébrer l’harmonie des divergences – Lama Guétcheu

L’Esprit d’Assise Aujourd’hui – Réflexion juive – Gabriel Hagaï

La religion apporte les valeurs universelles pour la paix durable et juste – Tarik Abou Nour

Chemin secret – Claire Coumeff-Toader, 7 avril 2014

Annie Cohen, l’incarnation de la Parole – Marthe Emon-Peyrat, juillet 2022

 

Habiter la paix, exhaler la Paix

 

◊ Faire œuvre de beauté – Du don de soi – L’enciellement d’Edith Stein et d’Etty Hillesum. Une vidéographie qui touche à la vie, la mort, la beauté… par Sandrine Treuillard

 

Les Affections mutuelles (une introduction), par Sandrine Treuillard

◊ Affection mutuelle (la flaque), par Sandrine Treuillard

 

◊ Affection mutuelle (le chardon), par Sandrine Treuillard

 

◊ Affection mutuelle (la toile), par Sandrine Treuillard

 

◊ Affection mutuelle (les mûres), par Sandrine Treuillard

 

◊ Affection mutuelle (chardons blancs), par Sandrine Treuillard

 

◊ La vision de Jean de l’Alverne, par Sandrine Treuillard

 

◊ Mon âme s’élance, par Sandrine Treuillard

 

Catalogue raisonné de mes vidéographies réalisées depuis 2005, par Sandrine Treuillard

 

LA NUIT chez Jean de la Croix d’après Edith Stein

La force impressionnée

 

◊ Michel Hilger, La foi et la musique m’ont sauvé


 
Ne jamais baisser les bras – 13 janvier 2017
 

L’art de l’enfance

◊ Bergson : quel est l’objet de l’art ?

 

Peindre pour Dieu, goûter la paix

◊ Jean-Paul Durand op : Peinture et mystique

 

Composer de la musique pour Dieu, inspirer la paix

◊ Et Verbum Caro Factum Est (Prologue de l’Evangile de Jean) – Théophile de Wallensbourg

◊ Stabat Mater – Théophile de Wallensbourg

◊ Prélude pour violon seul (Ascension Nocturne) – Théophile de Wallensbourg

 

Danser pour Dieu, danser la paix

◊ Une chorégraphie pour la paix ?

Pierre Dulaine a, à travers sa passion pour la danse, voulu poser sa pierre à l’édifice du temple de la paix… Après avoir vécu à l’étranger de nombreuses années, Pierre Dulaine, danseur professionnel maintes fois récompensé, retourne à Jaffa, en Israël, où il est né en 1944. Nostalgique des rues de son enfance, mais conscient de la tension qui règne entre les différentes communautés vivant à Jaffa, Pierre veut réaliser le rêve de toute une vie : faire danser ensemble les enfants palestiniens et israéliens, mettant ainsi à l’épreuve les croyances des familles et des enfants.

Une chorégraphie pour la Paix – www.rootsisrael.com

 

Filmer pour Dieu, contempler la paix

◊ La Mosquée Nasir-ol-Molk de Chiraz en Iran

 

Ecrire pour Dieu, exprimer la paix

Ecrire l’amour de Dieu, rayonner la paix

Les trois pèlerins

Sur le chemin de l’exil,
à l’un de ses carrefours ensoleillé,
un pèlerin s’approcha de moi.
Je lui demandais : qui es-tu ?
Il répondit : je suis fils de l’Islam,
la parole du prophète
est la source de mon être,
elle est un chant ininterrompu
dans l’oasis de mon âme.
Je lui demandais :
qu’as-tu à m’enseigner ?
Une douce lumière éclaira son regard.
Il répondit : l’adoration.
Que la goutte de rosée que je suis s’évapore
au soleil de sa face, pour sa seule gloire.

Un pèlerin qui venait par un autre chemin
s’approcha de nous.
Je lui demandais : qui es-tu
et qu’as-tu à nous enseigner ?
Je suis l’enfant du crucifié,
ma vie est dans ses mains
comme une graine qui porte dans ses entrailles
le fruit de l’amour. Il est l’amour,
l’amour passe par l’amour des hommes.
L’amour est la parole de la vie.

Et toi juif,
qu’as-tu à nous enseigner ?
Emu, des larmes coulaient
dans le secret de sa gorge.
Il répondit : la sainteté,
tu seras saint, car je suis saint dit l’Eternel.
Que notre amour et notre adoration
soient couronnés de sainteté,
alors nous connaîtrons son nom.

Ils embrassèrent pour se séparer,
laissant leurs pas les porter vers Jérusalem.

Jean Illel

 

Mon cœur est devenu capable
D’accueillir toute forme.
Il est pâturage pour gazelles
Et abbaye pour moines !
Il est un temple pour idoles
Et la Ka’ba pour qui en fait le tour,
Il est les tables de la Thora
Et aussi les feuillets du Coran !
La religion que je professe
Est celle de l’Amour.
Partout où ses montures se tournent
L’amour est ma religion et ma foi.

…Prodige ! Une jeune gazelle voilée
Montrant de son doigt pourpré et faisant signe de ses paupières!
Son champ est entre côtes et entrailles,
O merveille, un jardin parmi les flammes !
Mon coeur devient capable de toute image:
Il est prairie pour les gazelles, couvent pour les moines,
Temple pour les idoles, Mecque pour les pèlerins,
Tablettes de la Torah et livre du Coran.
Je suis la religion de l’amour, partout où se dirigent ses montures,
L’amour est ma religion et ma foi.

Ibn ‘Arabi
(surnommé le souffre rouge, grand maître soufi andalou, auteur des Futûhât (illumination) de la Mecque (al-futûhât al-moulkiya wa al-mâlikiya))

 

«J’ai peur de la mort»,
disaient les oiseaux.
«La mort peut-elle exister
pour celui dont le cœur est uni à Dieu ?»
répondait la huppe.
« Mon cœur est uni à Lui,
ainsi le temps et la mort n’existent plus pour moi.
Car la mort est la rupture du temps,
et le temps naît de notre attachement
aux choses qui périssent. »

‘Attâr
Poète(maître) mystique persan (Xlle et XIIIe s.)

 

Dieu a caché la mer et montré l’écume
il a caché le vent et montré la poussière…
Comment la poussière pourrait-elle s’élever d’elle-même ?.
Tu vois pourtant la poussière, et pas le vent.
Comment l’écume pourrait-elle sans la mer se mouvoir?
Mais tu vois l’écume et pas la mer.

Djalâl Al-Din Ar-Rûmî
Maître et poète mystique soufi (Turquie) : (XIIème s.) (Fondateur de la Mawlawiya)

 

Ton amour m’a ravi le sommeil
Et a avivé le mal en mon cœur.
Je l’ai enfui au creux de mes entrailles
Jusqu’à éteindre sa clameur.
Ne lève pas le secret dont tu as daigné me vêtir.
J’ai dissous mon âme, ô mon maître,
De grâce, me la rendras-tu ?

DHU-L-NUN l’égyptien

 

J’ai répandu l’encens en proférant Son Nom
Par amour éperdu, en hommage à Sa gloire
Un souffle s’est levé, et qui m’a fait connaître
Qu’à travers le parfum résidait Son essence.
J’ai alors touché à la certitude
Qu’il n’est dans l’univers nul autre que Lui.

Al-HARRÂQ
(m : 1845 maître soufi et jurisconsulte(Faqîh) marocain(Tétouan) connu par ses nawbas andalouses)

 

Un soleil, à peine luit-il dans l’esprit du buveur,
Il le fait pur essence, avec les êtres pour noms.
Quand le coupe s’habille de ses ors,
Que bulles lui font un collier perlé du tout la robe étincelle.
D’expérience, les Avertis connaissent sa brûlure.
Du dehors de la jarre non encore déflorée,
Ils peuvent être grisés sans en briser le sceau.
Les hommes de sens dans l’ivresse savent garder élégance.
Nul d’entre eux en société n’a fracassé la coupe ni à l’égarement n’a cédé.
Et si d’autres parfois trahissent le secret,
Les gardent du faux-pas la face et le revers.

Al-HARRÂQ

 

Ce bas monde nous pèse quand Vous nous êtes absent
Et, mue par le désir, notre âme vers Vous de tend.
Mort est Votre distance, et vie Votre présence.
Un temps nous quittez-Vous, sitôt nous péririons
Vous partez nous mourons, vous venez nous vivons
Et s’il nous vient de Vous promesse de voir sitôt nous renaissons.
A défaut de Vous voir, nous vivons de Votre mémoire.
Oui, le souvenir des Amis, est notre réconfort.
Vos signes sont-ils absents, notre cœur les perçoit,
Fussions-nous en éveil ou livrés au sommeil.

ABU MADYAN surnommé le secours (maître soufi andalous)

 

Le Bien-Aimé a dévoilé mon cœur
S’imposant par dedans mon être à mes yeux.
Il a ôté de moi le voile que j’étais
Et le monde, mon ami, pour moi s’est effacé.
Autre que moi ne fut témoin de Sa beauté
Il n’est resté en mon sanctuaire que Lui, contemplé
La beauté n’apparaît qu’à celui
Qui a jeté ces deux mondes dans le ballot de sa raison.

CHUCHTURI (grand soufi : fleur de l’Andalousie)

 

C’est une flamme vive que, n’eût été le mélange
Les Mages n’eussent jamais adoré.
Sa pureté est d’un temps
D’avant le cep et le cépage.
Elle n’a pas de moitié, pourtant, aux communions,
Elle se révèle, comme se dévoile la mariée.
A elle je fus uni dans la prime heure du temps
Avant que se noircisse le feuillet.
On l’a nommée nectar mais elle est aussi souffle
Vivifiant les âmes de ses expires
Et si ses échansons dans les us sont debout,
Ses amants ne sauraient rester assis.

CHUCHTURI

 

Voici que paraissent les feux de Laila,
A perdre la raison, ami prépare-toi.
Le pur amant est celui qui succombe d’un trait,
Pas celui qu’on dérobe peu à peu.
Quand la beauté paraît, pose en terre le front,
Car l’action de grâces est devoir, compagnon.

AICHA AL BA’ûniyya

 

Il a vu l’éclair au Levant et s’est épris de l’orient
S’il avait lui au Couchant son cœur eût élu l’occident.
Car mon amour s’attache à ce flamboiement-là
Aux lieux et aux terres, il ne s’attache pas.

Ibn ‘Arabi

 

Sache que le monde tout entier est miroir,
dans chaque atome se trouvent
cent soleils flamboyants.
Si tu fends le cœur d’une seule goutte d’eau,
il en émerge cent purs océans.
Si tu examines chaque grain de poussière,
mille Adam peuvent y être découverts…

Un univers est caché dans une graine de millet ;
tout est rassemblé dans le point du présent…
De chaque point de ce cercle
sont tirées des milliers de formes.
Chaque point, dans sa rotation en cercle,
est tantôt un cercle,
tantôt une circonférence qui tourne.

Mahmûd Shabestarî, Poète soufi, Iran (XIVè s.)

 

Louer Dieu, conter la paix

Le Cantique des Cantiques – Jean David

« ON DEVIENT CE QUE L’ON CHANTE »

Par Jean-Yves Leloup
L’Amour avait son poids de paroles, son enclos de lettres carrées dans l’histoire sainte du Chant des Chants.
L’Amour a désormais une voix, une langue, un luth et un visage qui nous apparaît dans le détour de ses robes….
L’Amour a fait de Jean David son chantre, son « chantier ». et une colombe s’éveille dans le cœur de celui qui écoute, une colombe qui, aux heures de déluge, touche la terre et nous dit qu’il y a une fin au monde, et un autre Commencement possible.
Jean David et le Chant des Chants mêlent les voix des désirs et des adorations pour nous annoncer une Aurore :
« L’Amour est le seul Dieu qui ne soit pas une idole, Un Dieu qu’on ne peut garder qu’en le donnant… Quel autre Dieu nous donnerait envie de vivre et de chanter ?
« Venez, Amis,Mangez, buvez, Enivrez vous d’Amour ». (Cant. des Cant. V.I)

 


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