Le mouvement des demeures spirituelles des Artisans de Paix


Avec Rabbin Mordékhai Chriqui, Claire Coumeff-Toader, Sandrine Treuillard, Hajj Abdel Hafid Benchouk, Jean-Luc Castel, Hélène Dérieux, Paula Kasparian. Couvent dominicain Saint Jacques, Paris.


Date : 8/4/2026
Heure : 15:00 - 18:00
Lieu : Couvent dominicain Saint Jacques
Adresse : 18 rue des Tanneries 75013 Paris



Réunion hybride, interdisciplinaire, interreligieuse et internationale. Salle Sertillanges.

Peut-on se mouvoir et demeurer ? La vie spirituelle est faite de paradoxes aux yeux d’un regard mondain. Car dans la vie spirituelle, « demeurer » et « se mouvoir » ne font qu’un, dès lors qu’il s’agit de « choisir » la vie et de « demeurer dans le mouvement de la vie qui jamais ne s’éteint ».

Or « choisir la vie » est le premier engagement des Artisans de Paix. « Demeurer dans ce choix » suppose un retournement du regard orienté vers le monde terrestre, pour découvrir le monde céleste, avant de devenir soi-même un pont entre la terre et le ciel.

Ce choix de « demeurer dans la vie » trouve une illustration dans les Evangiles, avec ces deux propositions paradoxales aux yeux d’un regard mondain : « Le fils de l’homme n’a pas de lieu où reposer sa tête » (Matthieu 8,20 et Luc 9,58) et « Demeurez dans mon amour pour que votre joie soit parfaite » (Jean 15, 9-11).

« L’amour » dont il est question ici est le lieu du repos, tout en étant celui du mouvement en abondance. Du point de vue de l’expérience spirituelle, nous goûtons que dans la plus grande immobilité est la plus grande mobilité. Témoins tous ces saints qui, trouvant leur repos dans l’amour de « Dieu », ont réalisé tant d’oeuvres.

Ce chemin du repos dans l’amour de « Dieu » (pour celles et ceux qui se fient en « Lui »), a pour fruit une abondance de vie qui se traduit par une abondance d’amour envers les frères et sœurs humains, mais aussi envers la diversité des vivants de la nature dans tous ses aspects.

C’est ce chemin de l’amour qui persévère, parce qu’il a trouvé le lieu de son repos, que visent les demeures spirituelles des Artisans de Paix.

Nous en avons retenu 7 qui est le nombre de la plénitude dans la diversité des textes fondateurs de notre commune humanité, mais nous pourrions parler de 8 ou encore de 9 demeures, voire de 10, nombres hautement symboliques aussi.

Nous évoquerons ici, pour mémoire, les 7 demeures spirituelles nommées parmi nous en 2010. Elles forment une partition que chaque intervenant interprétera à sa façon, l’enrichissant de son expérience propre.

1. Un immense désir (1ère demeure) : Tout commence par le désir qui est ardeur, le désir de ce que rien dans le monde ne peut satisfaire, le désir sans objet qui retourne le regard humain vers l’intériorité. Certains parleront du désir de « Dieu » ou encore du désir de « l’absolu », avant de réaliser que ce qu’ils cherchent, ils l’ont déjà trouvé, puisque ce désir ne vient pas d’eux mais de l’appel de ce qu’ils cherchent.

2. Le combat spirituel pour persévérer dans cette ardeur (2ème demeure) : ce combat est une lutte active pour demeurer dans la vie, avec une suite d’illuminations considérées comme des dons du vivant, jusqu’à réaliser un jour que c’est l’Esprit qui combat en soi. Le combat n’en sera pas moins actif, mais l’humain aura trouvé le lieu de son repos dans l’action.

3. L’illumination spirituelle (3ème demeure) : c’est le moment où se réalise le fait que le réel est de nature spirituelle. L’épistémologie contemporaine nous y aide en nous faisant réaliser que le monde est une construction mentale, un fruit de notre esprit, et cependant il est bien réel puisqu’il nous résiste. C’est que notre esprit n’est pas l’Esprit. Cette 3ème demeure est une sortie de la caverne (au sens platonicien du terme). C’est une expérience corporelle du souffle (l’esprit) qui porte le nom de kundalini (ligne du serpent) dans certaines traditions bouddhiques. Cette sortie de la caverne rend possible l’interreligieux, tout en comportant de multiples pièges, à commencer par celui de l’oubli du réel, avec le risque mortifère de se prendre pour « Dieu ».

4. Les Trois qualités du Souffle primordial (4ème demeure) : la transcendance (le « tout-autre »), l’immanence (le « don de la Loi » parmi nous), la possibilité qui nous est donnée de devenir soi-même un « pont » entre le ciel et la terre en consentant à ce don, à condition de rester dans une humilité radicale, mendiants de l’Esprit (le Souffle) qui n’est la propriété d’aucun de nous.

5. L’élection (5ème demeure) : c’est le moment où l’humain répond « Me voici » à l’appel de la transcendance, premier pas de l’union entre la transcendance et l’immanence, dans le sujet qui répond.

6. Les fiançailles spirituelles (6ème demeure) : c’est l’union d’un cœur transpercé et d’un cœur brisé, manifestant que l’amour donne la vie jusque dans la mort.

7. Le mariage spirituel (7ème demeure) : c’est la vie des Artisans de Paix puisque la Paix, que nous nous donnons les uns aux autres, ne vient pas de nous. Elle est le fruit d’une union avec la source dont nous la recevons.

Rabbin Mordékhai Chriqui, PHD en Sciences des Religions. Directeur-fondateur à Jérusalem du Centre Tikoum Olam, ainsi que de l’Institut « Ramhal » dont le but est la propagation de l’enseignement et de la pensée du Ramhal (Rabbi Moché Hayim Luzzatto) dans le monde. Conférencier et auteur de nombreux livres et de traductions d’ouvrages sur la Kabbale. Président d’honneur d’Artisans de Paix pour les traditions juives.

Claire Coumeff-Toader, Agrégée de Géographie, Licenciée en théologie, Chargée de mission de la Fraternité Eucharistique des Artisans de Paix (orthodoxe).

Sandrine Treuillard, Diplômée des Beaux-Arts, vidéographe, graphiste, rédactrice du blog La Vaillante, responsable de la Fraternité Eucharistique à la Chapelle Corpus Christi Paris 8 de 2015 à 2018, Chargée de mission de la Fraternité eucharistique des Artisans de Paix (catholique) depuis 2018, établie à Paray-Le-Monial en 2023.

Hajj Abdel Hafid Benchouk, Responsable de la Voie Naqshbandi en France, Co-Directeur du Festival Soufi de Paris, Directeur des Editions les Quatre Sources, Chargé de mission de la Fraternité Islamique des Artisans de Paix.

Jean-Luc Castel, Agrégé de Lettres Modernes. Pratique le bouddhisme de Nichiren, dans la tradition mahayaniste du Sûtra du Lotus, au sein du mouvement Soka, Chargé de mission de la Fraternité Bouddhique des Artisans de Paix.

Hélène Dérieux, lauréate du concours doctoral de l’UFR de Musicologie de Sorbonne Université, elle est doctorante de l’Institut de Recherche en Musicologie du CNRS et fait partie de l’équipe de recherche en iconographie musicale « MUSICONIS ». Sa thèse, dirigée par Frédéric Billiet et Philippe Lalitte, porte sur les aspects thérapeutiques du chant sacré médiéval dans une approche musicologique, anthropologique et neuroscientifique. Hélène Derieux est également chanteuse et chef de chœur. Elle dirige la Schola grégorienne de Saint-Pierre de Montmartre (Paris XVIIIe) depuis 2018, ainsi que l’Ensemble Gaudete, ensemble professionnel à géométrie variable mettant en valeur le répertoire sacré occidental en dialogue avec différents arts et traditions. Elle présentera un quart d’heure artistique vocal en lien avec le chemin des demeures spirituelles des Artisans de Paix.


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