Lettre trimestrielle 85 - 6/1/2025


Recevez nos meilleurs vœux de Paix et Santé, de Joie partagée et de Succès dans vos entreprises, pour 2025 ! Mais n’y-a-t-il pas une polysémie du mot « vœu » ? La parole agissante est toujours polysémique. Elle parle à l’oreille de chacun… Laissons-nous interroger par la polysémie de ces « vœux » afin de trouver le chemin de leur réalisation.



Ordinairement, « faire un vœu » signifie souhaiter quelque chose, mais nous devons admettre notre impuissance à réaliser l’entièreté de ce que nous souhaitons. Cela signifie plus subtilement exprimer le désir de voir s’accomplir quelque chose. Voilà qui est déjà mieux : nous sommes face à notre liberté de désirer, avec la possibilité de désirer ce qui est le meilleur pour nous, à savoir ce que la Providence veut nous donner. C’est ce vœu-là qui a quelque chance de se réaliser, si nous le discernons.
 
Alors, le premier « vœu » que je vous adresse est de « désirer le meilleur pour vous ». La soif du « meilleur » excède toujours ce que le monde peut nous donner : le meilleur, c’est ce que rien dans le monde ne peut satisfaire. Nous en arrivons à un deuxième sens du mot « vœu » : c’est un « souhait que l’on adresse à une divinité, à « Dieu ». Nous prions « Dieu » d’exaucer ce que nous demandons. Mais nos souhaits ne sont pas toujours exaucés, alors que l’expérience montre que tout concourt au bien de celui ou de celle qui aime « Dieu ». Ne faut-il pas convertir notre prière et demander non pas quelque chose, mais que grandisse en nous l’amour de « Dieu » qui exauce le désir de l’homme et de la femme ?
 
Nous en arrivons à un troisième sens du mot « vœu », qui se trouve être son sens premier, étymologiquement : c’est celui de « résolution ». Le « vœu » est « l’engagement pris par une personne envers elle-même », mais aussi « envers une communauté », voire « envers Dieu ». C’est la « promesse solennelle » de (faire quelque chose). Par le « vœu », nous offrons non seulement ce que nous promettons, mais dans l’acte même de promettre, nous donnons quelque chose de notre liberté.  N’est-ce pas cela le meilleur ? Se donner soi-même, pour réaliser ce qui est plus grand que soi, à quoi nous aspirons à la fine pointe de notre âme ? Le don de soi n’est-il pas la condition d’une vie accomplie ?
 
Les Artisans de Paix s’engagent dans une voie de croissance en humanité, une voie de sanctification au regard de certains : ce qui est le but de toutes les religions. Mais ils s’y engagent en s’appuyant les uns sur les autres, avec la diversité des traditions représentées parmi eux, sans syncrétisme ni confusion : ce qui les spécifie et suppose qu’ils marchent sur une ligne de crête où il s’agit de ne pas s’exclure certes, mais aussi de ne pas inclure les autres, et de ne pas tomber dans un relativisme des valeurs et des religions. Ce faisant, ils font une œuvre de salubrité publique, allant à l’encontre des théologies de l’inclusion d’une tradition dans une autre, ou de la substitution d’une tradition à une autres, lesquelles génèrent de la violence et de l’exclusion de fait.
 
Si l’on revient au sens premier du mot vœu qui est « engagement », « don de soi », il y a du sens possible pour ces « vœux ». En s’engageant à devenir Artisans de Paix, à vivre l’amour et la miséricorde et à aimer avant de juger, tout en avançant sur la ligne de crête en question, les personnes de bonne volonté travaillent à se rendre « meilleures », à rendre le monde « meilleur » en prenant la « réalité » (la leur et celle des autres) à « bras le corps » : elles contribuent à la Paix et à la Salubrité sociale, c’est-à-dire à la Santé publique et par là-même à la leur ; elles partagent la joie que leur procure leur engagement conforme au désir de Dieu pour eux ; ce qui est la meilleure garantie du succès de leurs entreprises…
 
« Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu » (Mathieu 5, 10)
« La demeure de la paix leur est destinée auprès de leur Seigneur » (Coran 6, 127).
 
Et pour nous accompagner tout au long de la nouvelle année, je vous propose ces « vœux » de Jean Debruynne (1925-2006), poète et écrivain, né à Lille en France et décédé à Byblos au Liban :
 
« …Je te souhaite de vivre autrement que les gens arrivés. …
Je te souhaite de vivre sans te laisser acheter par l’argent.
Je te souhaite de vivre debout et habité…
Je te souhaite de vivre sans titre, sans étiquette, sans distinction, ne portant d’autre nom que l’humain.
Je te souhaite de vivre sans que tu aies rendu quelqu’un victime de toi-même.
Je te souhaite de vivre dans un monde sans exclus, sans rejetés, sans méprisés, sans humiliés, ni montrés du doigt, ni excommuniés.
Je te souhaite de vivre dans un monde où chacun aura le droit de devenir ton frère et de se faire ton prochain.
Un monde où personne ne sera rejeté du droit à la parole, du droit d’apprendre à lire et savoir écrire…
Je te souhaite de vivre dans un monde libre d’aller et venir, d’entrer et de sortir, libre de parler …
Je te souhaite de parler non pour être écouté mais pour être compris.
Je te souhaite de vivre l’inespéré… »

 
Bonne année à toutes et à tous,
Paula Kasparian
Présidente d’Artisans de Paix


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